"ni larmes ni sépulture". Privation de sépulture et inhumation infamante dans la province ecclésiastique de Bordeaux (fin XIe-XIVe s.)
Mathieu Vivas
« On ne leur donnera ni larmes ni sépulture ». En s’appuyant sur des passages de l’Ancien Testament, l’Église médiévale définit la peine de privation de sépulture : celles et ceux qu’elle juge comme « mauvais chrétiens » - entre autres, des excommuniés - se voient refuser les funérailles chrétiennes, la mémoire liturgique et l’inhumation dans le cimetière consacré. Mais qui sont ces « exclus » de la communauté des morts ? Que deviennent les corps privés de ce que les textes nomment la sepultura christiana ou ecclesiastica ?
En menant une enquête au sein de la province ecclésiastique de Bordeaux des xie-xive s., ce livre éclaire les causes et les conséquences de la peine de privation de sépulture, mais aussi les moyens de l'éviter et de l'annuler. Il replace également la peine de privation de sépulture dans le jeu des interactions entre les justices, les systèmes de domination politique (ecclésiastiques et laïques) et les justiciables. Pour ce faire, il recourt aux sources textuelles (normatives, liturgiques, actes de la pratique, etc.) et aux données produites par des archéologues soucieux de trouver une interprétation historique aux inhumations atypiques (dépôt sur le ventre, en dehors d’espace funéraire, etc.)
À propos de l’auteur
Mathieu Vivas est maître de conférence en histoire et archéologie du Moyen Âge. Il est membre de l’Institut Universitaire de France depuis 2021, ses recherches interdisciplinaires portent principalement sur la mort à l’époque médiévale et sur la mort pénale (pendaison). Il est membre de l’UMR 8529 - IRHIS et enseigne au sein du Département histoire de la Faculté des Humanités.
À retrouver en bibliothèques :
Vivas, M. (2023). « Ni larmes ni sépulture » : privation de sépulture et inhumation infamante dans la province ecclésiastique de Bordeaux (fin XIe-XIVe s.). Ausonius Éditions
Disponible à la Bibliothèque Georges Lefebvre à la cote : FREG 667