Orsolya Heinrich-Tamáska est directrice de recherche (Wissenschaftliche Mitarbeiterin) en archéologie au département « Homme et environnement » (Abteilung Mensch und Umwelt) de l’Institut Leibniz pour l’histoire et la culture de l’Europe orientale (Leibniz-Institut für Geschichte und Kultur des östlichen Europa–GWZO) de Leipzig. Elle est également Privatdozentin à la Freie Universität Berlin. Ses recherches portent principalement sur la « longue Antiquité tardive », notamment dans le Moyen-Danube et la péninsule balkanique.
L’une des particularités de son parcours est de s’être formée dès le début de son cursus universitaire simultanément en archéologie préhistorique, en archéologie classique et en histoire médiévale. Elle est, en outre, détentrice d’un master en « Préservation du patrimoine culturel européen ». Auteure d’une thèse de doctorat sur l’archéologie des Avars, qui a été soutenue en 2004, dans le cadre d’une co-tutelle entre l’Europa-Universität Viadrina et la Humboldt-Universität zu Berlin, elle est habilitée à diriger la recherche (Venia Legendi) de la Freie Universität Berlin depuis 2017, cette fois en archéologie préhistorique. Par ailleurs, elle est membre externe élue de l’Académie hongroise des Sciences (MTA) et membre correspondant de l’Institut archéologique allemand (DAI). Depuis 2021, elle est la porteuse principale du projet Mutation of Architectural, Social, and Landscape Space in the Mirror of Late Antique Peristyle Buildings along the Danube (MASLAP), financé dans le cadre du programme « Accueil international » de l’I-SITE ULNE. Ce programme de recherche ambitieux, qui vise l’étude archéologique des édifices à péristyles le long du Danube romain tardif, est co-porté du côté lillois par Dominic Moreau et dépend de l’unité de recherche HALMA-UMR 8164 (Univ. Lille, CNRS, MC).
Dans l’ensemble, ses recherches portent à la fois sur les processus d’innovations techniques ainsi que sur les interactions entre les humains et leur environnement, dans une perspective diachronique, transrégionale, multidisciplinaire et interdisciplinaire, visant à mettre en étroite collaboration divers domaines des sciences humaines, sociales et naturelles. Elle étudie, entre autres, les liens entre le climat, les paysages, les agglomérations humaines, le pouvoir, la société et la mobilité. De plus, elle s’intéresse à la représentation des élites, aux technologies liées au travail des métaux et aux échanges culturels.
Depuis plusieurs années, elle dirige, d’ailleurs, des fouilles archéologiques, dans le cadre d’une coopération internationale, notamment entre l’Allemagne et la Hongrie, sur le site fortifié tardo-antique de Keszthely-Fenékpuszta (Hongrie). Elle est l’auteure de plusieurs monographies sur ce même site et sur d’autres thèmes, tout en étant l’éditrice de nombreux actes de colloques et de catalogues d'expositions sur l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge (elle a été commissaire et membre du comité scientifique de ces mêmes expositions et de beaucoup d’autres) ; elle est la directrice en chef de la collection « Castellum Pannonicum Pelsonense » (Verlag Marie Leidorf) et la directrice adjointe des collections « Studien zur Spätantike und Frühmittelalter » (avec S. Ristow, Verlag Dr. Kovac) et « Rome et après en Europe centrale et orientale » (avec D. Moreau et F. Matei-Popescu, Brepols Publishers).
Elle est également activement engagée dans divers réseaux scientifiques internationaux. Elle est ainsi membre du groupe central (core group) du grand réseau international de recherche HAEMUS, qui se concentre sur l’archéologie et l’histoire des Balkans dans l'Antiquité tardive (coord. D. Moreau). Elle a elle-même lancé le réseau Late Antique Hilltop Settlements in Europe (LAHIS), qui implique des collègues et des institutions de différents pays européens pour des projets et des expositions conjoints sur le thème des sites tardo-antiques et alto-médiévaux perchés en Europe, et qui est placé sous le patronage de l’Académie bavaroise des Sciences. Elle participe activement depuis de nombreuses années au « Comité de travail pour la recherche sur les paysages culturels historiques en Europe centrale » (Arbeitskreis für historische Kulturlandschaftsforschung in Mitteleuropa – ARKUM) et fait partie de son conseil d’administration depuis 2018. Elle est également membre du groupe central (core group) du « Réseau d’études archéologiques et historiques du travail des métaux » (Netzwerk Archäologisch-Historisches Metallhandwerk – NAHM), placé sous le patronage du Leibniz-Forschungsinstitut für Archäologie (LEIZA).
Enfin, elle a enseigné depuis plusieurs années dans diverses universités en Allemagne et en Hongrie, en parallèle de ses fonctions à Leipzig et à Berlin. Dans le cadre de ses activités pédagogiques, elle met un accent particulier sur la nécessité des approches interdisciplinaires, en particulier le développement de liens entre l’archéologie et les sciences naturelles, ainsi que la pleine utilisation des méthodes numériques.